Par le Professeur Eric Lechevallier – Hôpital de la Conception, Marseille Depuis 1982, l’urétéroscopie est devenue un outil indispensable pour la prise en charge des calculs du haut appareil urinaire. Actuellement la miniaturisation des endoscopes a permis la conservation d’un canal opérateur efficace et d’une visibilité de bonne qualité. Par ailleurs un matériel adapté et efficace, notamment pour la lithotritie endocorporelle, a fait de l’urétéroscopie une technique de plus en plus performante. L’urétéroscopie est indiquée pour le traitement des calculs de l’uretère. Par ailleurs dans l’indication d’une urétéroscopie la préférence du patient après information doit être prise en compte. En effet à la différence de la LEC l’urétéroscopie permet en 1 temps opératoire l’ablation du calcul. En cas de calcul urétéral dur, comme les calculs de cystine, résistant aux ondes de choc de la LEC, l’urétéroscopie peut être proposée en 1ère intention. Les calculs du rein peuvent être détruits efficacement par urétéroscopie souple laser.
Pour le traitement des calculs du rein, la technique d’urétéroscopie est la technique d’urétéroscopie souple avec destruction du calcul au laser Holmium.
L’urétéroscopie est réalisée sous assistance vidéo et les principales manœuvres sont contrôlées par de la radioscopie.
Les urétéroscopes souples sont des endoscopes souples, fins (2-3 mm), à fibres ou numériques : Installation:
- lithotritie in situ Les ondes électro-hydrauliques ont un risque pour l’uretère d’abrasion, de brûlure, de perforation et de sténose (10%). Par ailleurs lors de la fragmentation des fragments peuvent être propulsés en dehors de l’uretère. En pratique l’utilisation de ces ondes est rare dans l’uretère. Les ultra-sons sont des ondes au dessus du seuil d’audibilité, de fréquence supérieure à 17 kHz. Les fragments sont délités et aspirés. Cette énergie est atraumatique pour l’urothélium sauf si une pression excessive est appliquée sur le calcul. La longueur de fragmentation rend cette énergie peu pratique pour l’urétéroscopie. L’énergie balistique est une énergie mécanique froide (air comprimé) image 11. Ces ondes propulsent le calcul qu’il est préférable de maintenir dans une sonde panier. Cette énergie crée des fragments. Il faut extraire les fragments de plus de 4 mm. Actuellement la source laser la plus efficace et la plus utilisée en Urologie est le laser holmium :Yag. Cette source laser est absorbée dans l ’eau ce qui lui confère une grande précision et une faible pénétration (0,5mm). La fragmentation est indépendante du calcul. L’efficacité de fragmentation est de 90-95%. Peu de fragments sont créés ou de taille < 4 mm. Il est donc rarement nécessaire d’extraire des fragments, le calcul étant vaporisé et éliminé avec l‘irrigation sous forme de sable. Il existe un risque pour l’uretère si la sonde est au contact de la paroi urétérale lors d’un tir. Il se crée une perforation sans gravité. L’absence de fragments résiduels significatifs avec le laser évite les aller-retour pour extraire les fragments et évite dans certains cas la mise en place d’une sonde JJ.
Le risque de perforation est de1-10%. En fin d’urétéroscopie une lésion urétérale doit être identifiée par un examen à la vue de l’uretère et une radiographie, notamment dans les urétéroscopies difficiles ou en cas d’ utilisation des ondes électro-hydrauliques où le risque est de près de 20%. Une perforation fine autorise la poursuite de l’urétéroscopie sous couvert d’une sonde JJ post-opératoire. Une perforation importante impose l’arrêt de l’intervention, la mise en place d’une sonde JJ pour au moins 15 jours et sonde vésicale pour 48 heures. Une 2ème urétéroscopie est ensuite possible. Une extravasation sans perforation visible nécessite une sonde JJ pendant 8-10 j. Le risque de saignement per-opératoire est faible, < 1%. Il s’observe en cas d’uretère inflammatoire, d’utilisation des ondes électro-hydrauliques ou de plaie des vaisseaux. Le risque transfusionnel est exceptionnel. Le risque de lésion urétérale grave est de 0,2%. Les 2 zones fragiles sont la jonction pyélo-urétérale et la jonction urétéro-vésicale.
Urétéroscopie pour calcul : résultats Pour l’uretère lombaire, le taux de SF global est de près de 70%. Pour l’uretère pelvien, le taux de SF global est de 90%. Pour l’urétéroscopie, le nombre de calculs n’influence pas le taux de succès. Le taux de SF pour un calcul unique est de 90% après urétéroscopie (75% pour la LEC) et 90% en cas de calcul multiple (50% pour la LEC). Le taux de SF après urétéroscopie souple laser pour calcul du rein est de 60-100% en fonction de la taille, de la localisation et du nombre de calculs. |
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